Histoire - Chez les 3èmes
Un film est toujours le reflet de son époque. Les films de Jean Renoir en sont un témoignage. Ils expriment les préoccupations politiques de son temps, les années 30.
Nous avons visionné en classe trois extraits de ses films: "Partie de campagne" (1937), "La bête humaine" (1937) et "La grande Illusion" (1938). Les voici présentés dans leur contexte. |
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Extrait n°1 - Partie de campagne, 1936
Le contexte: Jean Renoir, fils du peintre impressionniste Auguste Renoir, a manifestement été influencé par les nouveaux droits sociaux acquis par les travailleurs sous le gouvernement du Front Populaire. En 1936, date de réalisation du film, la première semaine de congés payés est accordée, offrant aux ouvriers le luxe de partir pour la première fois en vacances, de fuir ponctuellement le morne quotidien de leur travail.
Que nous dit le film ?
La France est belle, pure, innocente, pleine de promesses. En 1936, le Front populaire révolutionne la France. Les Dufour sont le reflet de cette France qui découvre les congés payés et les sorties à la campagne. On se prend alors à rêver d’une vie moins contraignante où l’homme retrouverait une certaine pureté. Renoir rend parfaitement compte
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de cette forme d'insouciance dans la première partie du film grâce à des images laissant une grande place à la nature ensoleillée : de longs plans sur les arbres, des regards tendres sur la rivière ou des petits rires incessants composent ce paysage idyllique. Mais tout cela ne saurait durer: l'orage arrive, l'époque est aussi celle des grandes incertitudes. Rien n'est jamais complètement acquis...
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Extrait n°2 - La Bête humaine, 1938
L’histoire : Une tragédie dans le monde du chemin de fer (d’après Zola). Le conducteur de train (Jacques Lantier) finira par se suicider en se jetant du haut de sa locomotive.
Le contexte: le film sort en 1938, le Front Populaire est déjà bloqué, la guerre civile tourne mal en Espagne, Hitler avance ses pions en Europe, la III° République s'effondrera un an plus tard et la défaite sera de nouveau au rendez-vous.
La Bête humaine
Que nous dit le film ?
Il s'agit de la première séquence du film. Elle représente le trajet qu´effectuent quotidiennement le mécanicien Jacques Lantier (joué par Jean Gabin) et le conducteur Pecqueux dans la Lison (nom de la locomotive) de Paris jusqu´à l´arrivée en gare du Havre. Ce début aurait pu s´intituler "l'arrivée triomphale du train en gare du Havre" tant Renoir veut donner par l'image et par le son une vision optimiste du rapport entre l'homme et la machine. Cette séquence est une éloge du travail des cheminots, du progrès technique (la vitesse, le bruit des machines, les ouvrages techniques tels le tunnel, le pont en acier). Contrairement au roman de Zola dans lequel l'homme devient fou, dans son film, Renoir a voulu mettre en scène son optimisme et sa croyance dans le
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Extrait n°3 - La grande illusion, 1937
Le contexte: En juin 1936, les élections législatives se traduisent par la victoire du Front Populaire. Cette alliance des forces de gauches (radicaux, socialistes, communistes) est née au lendemain de la manifestation des Ligues d'extrème droite du 6 février 1934. Le Front populaire réuni tous les partisans de la République opposés à l'installation d'une dictature fasciste en France à l'image de ce qui s'est fait, en 1933, en Allemagne ou en 1925 en Italie.
Que nous dit le film ?
Le film dépasse le simple récit de prisonniers préparant une évasion, pour montrer qu'au delà des frontières, la fraternité entre les hommes ne relève pas de l'utopie mais est possible, que les idées du Front populaire n'étaient pas si illusoires. "Les frontières sont une invention des hommes, la nature s'en fout". Nous voyons donc dans ce film des officiers et soldats des deux camps fraternisés, discutés pacifiquement et se trouver des points communs. |
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La guerre n'a donc pas de raison d'être car les différences ne sont pas entre les nations mais entre les classes sociales (la classe ouvrière, la classe bourgeoise, l'aristocratie).
Ainsi, à la veille du second conflit mondial, en laissant entendre que la guerre de 1914-1918 pourrait être la dernière, Renoir adresse un message d’espoir et de fraternité. La guerre se rapproche pourtant inéluctablement, et Renoir semble y faire implicitement référence dans les paroles d'un des personnages: « C’est pas la musique, c’est pas les instruments, c’est le bruit des pas », des pas qui sont aux portes des frontières. |
Bonjour!!!
Comme je n'ai toujours pas trouvé le temps de revenir au collège, je vous passe un simple bonjour par le biais de votre site!
Le lycée ne ce passe pas trop mal, il faut simplement prendre le rythme donc tout se passe bien pour l'instant. Voilà tout!
Bonne continuation à bientôt
Marine M | Le Jeudi 24/09/2009 à 19:21 | | Répondre